Paléolithique
A Ounjougou, le plus ancien épisode d’occupation attribuable au Paléolithique remonte au Pléistocène moyen. Il se caractérise par une industrie lithique d’aspect archaïque, découverte dans des dépôts trop grossiers pour être datés directement ; un terminus ante quem fiable de 150’000 ans a toutefois pu être établi.
Au Pléistocène supérieur, le Paléolithique moyen de la région est mieux documenté, avec plus d’une vingtaine d’occurrences archéologiques distinctes entre 70’000 et 25’000 ans. La fin du Paléolithique d’Ounjougou, paradoxalement assez mal représentée, intervient probablement entre 25’000 et 20’000 ans, avant la grande période aride de l’Ogolien.
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Néolithique
Le Néolithique d’Ounjougou est constitué de trois grandes phases de peuplement distinctes, marquées par d’importants changements techno-économiques et culturels.
AU début de l’Holocène, entre 9500 et 7000 av. J.-C., le Néolithique ancien voit l’émergence précoce de la céramique, qui apparaît parallèlement au développement d’une stratégie de collectes sélectives intensives de graminées au sein d’un paysage de vastes plaines herbeuses (voir l’article « Le début de l’Holocène à Ounjougou »).
Le Néolithique moyen est surtout connu par un aspect technique, à savoir la production spécialisée de pointes bifaciales en grès quartzitique, datée entre le 6e et le 4e millénaire av. J.-C (voir l’article « Le Néolithique moyen »).
Le Néolithique récent est lié à de grandes mutations culturelles et économiques, avec l’influence vers 2500 av. J.-C. de populations venues du Sahara, puis l’arrivée dès 1800 av. J.-C. des premiers cultivateurs de mil dans la région (voir l’article « Le Néolithique récent »).
Le Néolithique du plateau dogon se termine vers 400 av. J.C., avec l’arrivée d’un épisode climatique très aride.
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Pré-Dogon & Dogon
La phase de peuplement pré-dogon commence au cours des derniers siècles avant notre ère. Les liens avec la fin du Néolithique récent ne sont pas encore clairement établis. Les populations utilisent alors des objets de fer et, probablement dès la seconde moitié du 1er millénaire de notre ère, commencent à en maîtriser la production. Globalement, les caractéristiques techniques et stylistiques de la céramique des sites pré-dogon se démarquent de celles du Néolithique récent, avec notamment l’apparition progressive de nouveaux décors imprimés obtenus à l’aide de plusieurs types de roulettes et de vanneries. Ce nouveau contexte culturel situe le Pays dogon à l’intersection de trois sphères ethnolinguistiques différentes, Mandé, Gur et Songhay, dont les influences varient selon les régions et les périodes.
Les sources orales situent le peuplement dogon dans un intervalle compris entre le XIIIe et le XVe siècle. Dans cette même fourchette chronologique, les recherches archéologiques mettent en évidence une nouvelle rupture culturelle, notamment par une forte augmentation de la fréquence des poteries façonnées par martelage sur vannerie droite à brins cordés en fibres de baobab, caractéristiques de l’une des cinq traditions céramiques actuelles (la tradition A, liée aux femmes d’agriculteurs). Les traditions orales dévoilent quant à elles une histoire du peuplement dogon très complexe, faite de délocalisations villageoises fréquentes liées à l’instabilité de l’histoire climatique et politique : découverte de points d’eau, assèchement de rivières, famine, conflit fonciers, mais aussi repli suite à des razzias de Peul, Bambara ou Mossi voisins.
Une dizaine de sites rituels, funéraires et d’habitat ont fait l’objet de fouilles archéologiques, sur le plateau, au niveau de la falaise et dans la plaine du Séno-Gondo.