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Le site d'Alinguel

Fouilles à Alinguel, 2013.

Fouilles à Alinguel, 2013.

Les recherches conduites au Sénégal oriental par le Laboratoire Archéologie et Peuplement de l’Afrique (APA), dans le cadre du programme de recherche Peuplement humain et paléoenvironnement en Afrique, ont permis d’identifier plusieurs sites archéologiques datant du Paléolithique jusqu’aux périodes contemporaines. Parmi les nombreux sites protohistoriques, l’habitat d’Alinguel s’est avéré particulièrement important pour la compréhension de l’histoire du peuplement de cette région peu connue sur le plan archéologique.

Ce site se présente comme un vaste complexe d’habitat qui s’étend sur la rive ouest de la Falémé et au nord-est du village éponyme actuel.

Une reconnaissance du gisement a permis de définir trois zones potentiellement riches en artefacts qui ont fait l’objet de sondages. L’une d’entre elles a, par la suite, été fouillée sur deux secteurs. À l’issue de ces travaux, de nombreux échantillons ont été prélevés, conditionnés et analysés. Il s’agit de céramique, de perles, de charbons de bois, de matériel osseux et d’objets métalliques.

Base de grenier en pierre, 2013. Photo S. Loukou

Base de grenier en pierre, 2013. Photo S. Loukou

Les premières fouilles ont conduit à la découverte de structures quadrangulaires et portant des traces de feu et contenant notamment des graines carbonisées, en cours d’étude. Ces structures sont provisoirement interprétées comme des vestiges d’une concentration de greniers surélevés. On dénombre également des structures circulaires en pierres avec de nombreux galets, associées à des fosses contenant du matériel osseux et une meule en granite posée à la verticale.

Les dates 14C obtenues à partir de charbons de bois indiquent que le site a connu plusieurs périodes d’occupation distinctes à partir du 1er millénaire avant notre ère. Sa période d’occupation maximale se situe entre le 6ème et le 13ème siècle de notre ère et coïncide ainsi avec le développement des royaumes du Ghana et du Mali ainsi que l’exploitation de la région aurifère du Bambouk.

Notre travail vise à étudier l’évolution de cet habitat et à comprendre l’impact de la mise en place des formations étatiques ouest-africaines pré-citées sur la vie sociale, économique et politique des sociétés rurales de la Falémé.

Serge Loukou