Les premières missions le long de la Falémé ont permis de constater l’importante mobilité de certaines populations de la vallée. Cette mobilité est souvent synonyme d’abandon des villages, dont les vestiges présentent des caractéristiques variables, notamment dans certains cas l’absence significative de certaines catégories de structures ou d’artefacts en surface. Les causes de cette mobilité semblent diverses et n’ont jamais fait l’objet d’études systématiques. Une approche confrontant observations des sites abandonnés, étude ethnoarchéologique de l’architecture vernaculaire et enquêtes ethnohistoriques sur l’histoire du peuplement vise à établir les mécanismes de ces migrations. L’objectif à plus long terme est de contribuer à la compréhension des vestiges laissés par des populations mobiles dans des contextes de savane africaine. La découverte de fours de réduction presque intacts, dont le fonctionnement est encore connu de certains forgerons de la région de Kondokhou, offre l’opportunité unique de documenter une technique sidérurgique aujourd’hui abandonnée. Enfin, une approche ethnoarchéologique est développée pour documenter les traditions céramiques peul et malinké de la moyenne et haute vallée de la Falémé, la production de poteries ayant tendance à diminuer parallèlement à l’intensification de l’orpaillage.