Les vestiges archéologiques n’ouvrent qu’une fenêtre étroite sur la richesse et la complexité des sociétés disparues et ne parlent pas d’eux-mêmes. Une façon de faire revivre le passé est de se tourner vers le présent pour y rechercher des clés d’interprétation, une science nommée l’ « ethnoarchéologie ». Les recherches ethnoarchéologiques menées dans le delta intérieur du Niger et le Pays dogon ont montré que l’étude des traditions céramiques actuelles, encore très vivantes, nous renseigne beaucoup sur l’histoire du peuplement des derniers millénaires.
Ces recherches ont été menées depuis 1988 par l’équipe de la MAESAO de l’Université de Genève, en collaboration avec l’Institut des sciences Humaines et le Musée national du Mali. Elles se poursuivent au Laboratoire APA à Genève dans le cadre du programme Ounjougou.
De 2007 à 2010, une approche ethnographique d’une culture matérielle actuelle, le tissage, a également été réalisée dans le but d’obtenir des clefs d’interprétation en terme d’histoire du peuplement. Effectuées dans le cadre d’un travail de fin d’étude (Heidrun Mezger, Université de Cologne), ces recherches consacrées à la fabrication des textiles ont consisté en une série d’enquêtes menées dans plusieurs villages localisés dans des environnements physiques et linguistiques différents (plateau et falaise de Bandiagara, plaine du Séno).